Saturday 19 July 2008

Fabuleuse à tout âge : 60-70 ans

A un certain âge, on se connaît bien et on connaît son corps. On peut certes se permettre de la fantaisie mais opter pour des coupes classiques modernes se révélera payant; on réserve l'originalité pour les accessoires.

Ci-dessous, quelques principes à suivre:




Coupes irréprochables + excellents matériaux
.

Battez-vous contre les idées et faites confiance à ce que vous voyez et surtout, ce que vous touchez. Tout ce qui est d'or ne brille bas ( l'inverse est vrai aussi). Que l'article soit en soie ne constitue pas un gage de qualité en soi; selon le tissage, la soie pure peut coller, se froisser terriblement lorsque porté, laisser des traces horribles sous les bras etc
À l'inverse, ne rejetez pas certaines fibres: ne croyez pas, par exemple, que la viscose est synthétique et forcément bonne à reléguer au rang des polymères... Elle est naturelle, faite de fibres de cocotiers. Son tombé est souvent impeccable et ses textiles relativement infroissable. Dans un large nombre de cas l'entretien est facile. Mais la viscose a ceci d'avantageux qu'elle ne moule pas trop tout en créant un effet près du corps quand ses tissus sont suffisamment épais.
Selon moi, le polyester donne souvent un très beau tombé aux pantalons et est super léger en été. Il sèche rapidement et, sur des jupes droites, l'effet est souvent mieux que bien des cotons.
Les matériaux sont importants pour la tenue d'une silhouette, ne jugez pas la qualité par le prix des choses: l'oeil et le toucher sont vos meilleurs juges.

Coupes:
  • Les coupes classiques ont vraiment du bon. Préférez des lignes minimalistes pour les jupes. Coupes trapèze ou droites en dessous du genou.
  • Les jupes amples sont à banir: elles renforcent les hanches et, par effet optique donnent une mauvaise posture aux jambes mais leur plus grand défaut consiste en leur invariable effet "Mémère". Une femme peut se permettre des jupes comme cela mais longues et effet gypsie mais avec des motifs luxueux, genre la marque allemande Wunderkind ou Kenzo...
  • Il est important que les longueurs soient correctes: rien de plus ennuyeux qu'un top qui soit trop court.
  • Les robes portefeuilles ( voir Diane VonFurstenberg) sont flatteuses pour la plupart des silhouettes. Si vous opter pour une robe à motifs, portez un gros collier uni de la couleur dominante. OU des boucles d'oreilles mais pas les deux.

  • Vestes: Si vous pouvez vous permettre des vestes cintrées qui soulignent votre taille, n'hésitez pas.
    Favorisez des coupes au col original (voir image). Orner d'un collier simple. Les perles grises sont toujours chic décontracté.

TENUES: coupes nettes et contrastes
Pour la journée, restez élégante. Combinez des pièces raffinées et féminines.

  • Pour les couleurs, les tons neutres assortis à des couleurs primaires qui ressortent pour booster l'allure. Les contrastes donnent du peps à la carnation. Bien entendu, il faut connaître si l'on est plutôt "Couleurs Chaudes" ou "couleurs Froides".
  • Coupes: Les coupes clean, nettes sont le mieux mais éviter les longueurs qui raccourcissent au niveau du haut. Certes, il se peut que l'on veuille cacher des rondeurs indésirables mais il vaut mieux couper mi-fesses. Cela recrée l'équilibre.
  • Chaussures: oser les ballerines bien taillées. Tod's, Ferragamo et Prada sont construites avec une ouverture plus large que les autres. Ferragamo a même des différentes largeurs A, B, C et D.

  • Pour plus de confort, opter pour des escarpins ouverts ( à l'arrière) avec un talon large et à bout carré devant: des classiques chic et confortable. V



  • Jupes:elles doivent être juste au-dessous du genou pour les modèles courts ou mi-mollet au plus long, sinon, plus long ferait mémère.
  • Pantalons:
    1. Coupe large
    droite, avec des tissus au beau tombé est le plus important. Oubliez ces cotons rigides et tailles élastiques. Les tissus épais ont pour avantage de couvrir la zone de l'estomac, souvent gonflée.
    2. Coupe droite à fronces pour confort au niveau des hanches. Les tissus genre Crêpe de soie ou de laine sont superbes.

Friday 18 July 2008

Rapport des tendances: pantalon large, look soigné

Le pantalon Large est de retour. Dans les années 90, je me souviens, pouvoir porter des pantalons larges et toujours sembler mince était le comble de la cool-itude.

Cette hiver donc, on aimera les pantalons à pinces qui donnent du volume aux silhouettes et renforcent les tailles fines.

COMMENT LE PORTER:
Gris ou noir. Long ou court comme chez Louis Vuitton.
Préférablement porté avec un pull en maille fine à l'intérieur ou à l'extérieur mais minimaliste car le pantalon large joue du volume sur la silhouette, préférer des tops qui amincissent.
Taille haute ou taille basse: le taille haute permet de bien renforcer la taille fine avec une ceinture. Si l'on n'a pas de taille, préférer une taille basse, juste au niveau du nombril pour ne pas créer d'effet bouée. ( ou muffin top)

AVEC QUOI LE PORTER

Tops: Des tops en maille superfine et aux coupes sobres et minimalistes. Le pantalon large joue déjà du volume, il faut donc re-créer l'équilibre sur la silhouette avec des hauts qui amincissent et allongent. Des chemises dont le col est remonté, col roulé, col rond proche du cou...
Chaussures: Personellement, j'éviterais les chaussures à talon. Des mocassins genre Tod's en nubuck, des ballerines à plateau.

QUELLE MATIÈRE
La laine. Cashmere ou simple laine vierge pour un excellent tombé. En flanelle pour la tenue. Chez Obsid, on fait le pantalon large en cashmere et soie, pour un superbe tombé, un confort génial, et surtout, infroissable...


Ci-dessous, Cheryl Cole, la chanteuse de Girls Aloud portait un pantalon large il y a deux semaines.

Si Kate Moss s'y met....

Une nouvelle ère est entamée... Aujourd'hui, la dernière couverture de Vogue UK, avec en figure de proue, la Kate Moss, toujours avec son air de merlan frit mais légèrement plus airbrushée et apprêtée que d'habitude. Après avoir été pendant une décennie une égérie pour la jeunesse des années 2000, elle tombe le look déjanté pour se réinventer femme d'affaires...


Kate Moss n'est pas une femme qui m'intéresse; son image, en revanche est très symptomatique de l'air du temps. Certes, elle arrive à un âge où elle ne va plus recevoir de contrats pour des campagnes de pub et ses conseillers en image cravachent pour lui donner une nouvelle carrière mais aussi, ils adaptent cette image à ce qui est supposé être dans le vent...

Finis donc, les mini shorts en jeans crasseux, les camisoles ne laissant rien à l'imagination, les chaussures sans tenue, les gilets papas en guise de top, les cheveux pas soignés, la cigarette au bec... Le look déjanté, crados post-grundge, pseudo rock-chic est remisé au placard. Kate Moss, qu'on se le dise est une lady, une femme d'affaires respectable et on ne peut plus établie, qu'on se le dise.

Les conseillers de Kate Moss sont à la page: en ces temps de récession économique, le retour à l'élégance est de mise. Le Dailymail.co.uk a déjà lancé sa campagne en critiquant précisément la mauvaise qualité des collections TopShop et l'impossibilité de s'y vêtir quand on est au-delà des 30 ans, et dédiant tout un article dans lequel le créateur Bruce Oldfield fait remarquer le manque total d'élégance des femmes de moins de 50 ans en général... C est donc un tout nouveau ton que donne ce quotidien qui, il y a quelques mois encore, se voulait le plus grand apôtre de TopShop et des grandes chaines de distribution!

Je ne puis que m'en réjouir. J'adore voir dans la rue, des femmes d'allure et, au moins apprêtées. Malheureusement, on risque de sombrer dans l'excès inverse et tomber dans une morosité intense où les tailleurs informes bleus marine et marron prévaudront... Même la robe portée par Kate Moss sur la couverture est un peu trop rétrograde à mon goût, de même que sa coiffure...
Donc, mesdames, courrez à Aquascutum et achetez ces trenchs bleu turquoise et fuchsia et donnez-vous en à coeur joie... On ne sait pas de quoi demain sera fait...

www.BruceOldfield.com

Wednesday 16 July 2008

Prédiction des tendances

Je croyais le retour des années 80 une affaire bouclée mais en grande poète, la mode aime à cultiver les métaphores filées.

C' est la récession et il n'est pas étonnant que ce soient les créateurs américains qui veillent á perpétuer le style de cette période qui représente un âge d'or ... Cette saison, la tendance inattendue car peu vue sur les défilés est aux ballerines à bout pointu... On a vu le grand retour des ballerines dans le paysage de la mode depuis belle lurette mais cette saison, le petit twist est qu'elle se devront d'être en python - que ce soit du vrai pour DeviKroell (sur l'image en haut à gauche) ou simili pour Sam Edelman à droite.

Personellement, j'ai toujours été circonspecte quant aux ballerines pointues: la pointe a souvent tendance à rebiquer, surtout sur les modèles bon marché, créant ainsi un effet "berceau" que je considère répugnant en matière de mode car donnant une tournure ridiculisante à n'importe quelle silhouette...

Si vos pieds ne supportent pas bien les bouts pointus, vous pouvez toujours biaiser et acquérir les classiques Audrey Mary-Jane Skimmer de Salvatore Ferragamo. Les Ferragamo viennent en différentes tailles en largeur. N'hésitez-pas: ce qui est formidable avec les intemporels, c'est qu'ils sont de saison tous les 5 ou 6 ans...


www.salvatoreferragamo.it
www.devikroell.com
www.samedelman.com

La grande bleue

Ah, les vacances... Le soleil, la nature et la détente. Pour je ne sais quelles raisons, je ne cesse de songer à la Grèce: le bleu, la flore, la mer, la quiétude m'attirent et je me surprends à réellement vouloir y aller.
Il semblerait que les créateurs soient aussi inspirés par les couleurs du pays à la mer bleu cobalt et aux maisons idoine.

Ce bleu doux met en valeur les peaux d'albâtre et fait ressortir les peaux bronzées... Tout un programme...












Donc, en attendant de pouvoir se rendre sur l'une des îles helléniques, on peut toujours se rattraper en faisant stock de petits bijoux et accessoires.

Banana Republic, qui vient d'ouvrir à Londres, nous offre une collection de bijoux en agate bleue, avec en tête un collier superbe. Sinon, l'espagnole Monica Vinader développe une ligne de bagues dans toutes sortes de pierres mais aussi en agate bleue cabochon qui est des plus seyantes pour l'été. N'attendez pas,
www. monicavinader.com
www.bananarepublic.com ( USA seulemement).

Tuesday 8 July 2008

L' ère Armani est-elle dépassée?

Anna Wintour, la grande prêtresse de la mode et accessoirement, éditeur en chef de Vogue USA aurait affirmé que l'ère Armani était désormais dépassée. Armani, à qui l'on a demandé son avis sur la question répondit qu'il espérait que cela n'était pas vrai mais sans doute un peu piqué au vif, Armani dira plus tard de Mme Wintour qu'elle lui était absolument indifférente.

Cela dit, il semble qu'une mini guerre froide se soit développé entre Armani et la rédactrice en chef. M. Armani s'est déjà plaint de ce que Vogue ne soutient pas beaucoup les créateurs italiens... Mais ce qui est intéressant est d'essayer de comprendre ce que Mme Wintour veut dire...

À l'instar de Coco Chanel et Yves St Laurent, Armani a clairement influencé la mode du 20ème siècle. Il est universellement reconnu pour avoir modifié les règles de la mode de notre temps en créant une vision intemporelle du style moderne. Comme Chanel, il fit disparaître les excès ornementaux et introduit le style "sport" dans le vêtement d'affaires et du soir. Il a ainsi développé un style décontracté, minimaliste et contemporain qui définit largement la garde-robe de nos jours.

Le point fort d'Armani fut d'avoir introduit le look androgyne, ayant pour pivot l'introduction de la veste "déconstruite", c'est à dire une interprétation plus ample et plus sensuelle du blazer pour les hommes - que l'on verra notamment portée par Richard Gere dans "American Gigolo"- et une silhouette masculine aux épaules larges, évoquant le pouvoir et la force pour les femmes. C'est d'ailleurs pour cela que l'on a crédité Armani d'être l'émancipateur de la mode féminine. On évoquera également sa palette sans couleurs qui contribua à sa réputation de style à la subtilité élégante.

Désormais, nombre de business women considèrent Armani comme premier choix et il est toujours considéré par les hommes pour son style décontracté chic, il est, en quelque sorte, devenu la norme et c'est certainement pour cela que son ère est finie.

La mode et les façons de s'habiller ont de nouveau dépassé cette norme... Dans les années 2000, avec Tom Ford pour Gucci, les glamazones et le porno chic reprenait le flambeau. Le flamboyant refaisait surface avec YSL Rive Gauche et Chanel reprenait largement la tête d'une femme active et élégante mais bien inscrite dans les tendances avec moults accessoires. La féminité est célébrée, apogée d'une tendance déjà amorçée dans les années 90, par Domenico Dolce et Stefano Gabbana. Dolce & Gabbana proposaient aux femmes actives des tailleurs ultra féminins et sensuels. Les tailleurs ressemblaient à une armure où les courbes révélées, voire magnifiées, servaient d'armes à la femme d'affaires.

Le message était lancé: la femme pouvait faire carrière en usant de ce sa féminité, sans avoir à imiter ses pairs de l'autre sexe... Exit donc les épaules carrés visant à émuler les carrures masculines, exit les pantalons larges visant à cacher des jambes fuselées, sus aux clichés machos qui veulent que seules des femmes hyper masculines pouvaient gravir les échelons les plus hauts et graviter dans les sphères les plus hautes du monde des corporations. Et c'est probablement en ce sens de changement fondamental de la société que l'ère Armani est en effet, dépassée...

Si M. Armani n'a pu que prendre conscience de ce fait, il est certain que le fait que La Grande Prêtresse de la Mode l'exprime publiquement de manière aussi claire peut avoir une influence sur l'image d'Armani... Aussi, qu'Armani fasse déjà, de son vivant, l'objet d'une rétrospective au musée Guggenheim, donne le ton sur son inscription dans son histoire et, un peu, sur l'inconscient collectif, l'impression d'être inscrit dans le passé.

Ainsi, certes, la norme est dépassée mais il est certain que l'establishment a toujours été le plus long à changer et il n'est que de voir combien de temps il a pris à Coco Chanel de dépasser ces ornementations à outrance pour se dire que l'Emporio ( empire) d'Armani a encore de très beaux jours devant soi...

Monday 7 July 2008

La haute question de la couture

Cette semaine on a, une saison de plus, pu admirer les créations des plus grands couturiers et apprécier la délicatesse et l'expertise des artisans de ce monde de la mode rivalisant de finesse pour créer des modèles dont toute - petite ou grande- fille rêverait pour devenir princesse moderne le temps d'un gala de charité ou d'un mariage en grandes pompes.

Galliano m'a tout particulièrement époustouflée. Ses tenues rétro, retour vers la Nouvelle Vague n'a manqué de réellement sublimer le savoir-faire du monde de la confection et de la couture en France. Bien entendu, Lacroix, Chanel, Elie Saab, Dominique Sirop etc n'ont pas failli à leur tâche. En revanche, quand je vois les collections de Anne-Valérie Hache ou de Givenchy cette année, je me demande si ces créateurs ont reçu le mémo...

Le terme de Haute Couture ne s'applique pas à qui veut: l'appellation est protégée juridiquement. Seuls peuvent adopter ce terme les maisons faisant partie de la Chambre Syndicale de Haute Couture. Pour en faire partie, il suffit de faire partie de la liste et - accessoirement- payer le tarif de membre. Il faut également répondre à un nombre de critères érigés par celle-ci (nombre d'employés, participation à un quota de grands défilés, utilisation d'une certaine surface de tissu etc). Les standards sont stricts et les collections consistent à faire preuve d'une excellence en matière de savoir-faire ancestral, d'un artisanat de luxe dont la qualité vise un niveau de rafinement élevé, souvent réalisé dans des ateliers français et par des artisans de maisons anciennes telles que le brodeur Lesage ou le Plumassier Lemarié. Bien que cela sonne terriblement empesé, il y a derrière ce terme une réelle industrie, un réel savoir-faire et des milliers de gens qui en vivent.

Que Anne - Valérie Hash déçoive cette année encore n'a rien d'étonnant: ses collections sont, chaque année, banales et n'étonnent ou n'émerveillent en rien et ne donnent pas envie de rêver: ses tenues sont souvent monochromes et plutôt monotones, les volumes pauvrement travaillés et ne subliment même pas le corps de la femme qu'elle n'habille de toute façon pas puisque je n'ai jamais vu ne serait-ce qu'une célébrité arborer les tenues de cette maison. Maintes marques de prêt-à-porter font d'ailleurs plus en matière d'artisanat que ne le fait cette maison.

Passe encore qu'Anne Valérie Hash ait pour mission - ce que je me dis pour expliquer cette vulgaire manifestation de mode- de banaliser la Haute Couture, Ricardo Tisci pour Givenchy n'a aucune excuse ( Voir image à gauche). La marque relancée notamment par la dynamique et la créativité de McQueen a vraiment perdu de sa superbe en matière de Couture depuis que Tisci en est à la tête... Des bombers en plumes d'oie certes , des draperies certes, des franges et des broderies et dentelles, des modèles parfois beaux mais rien que Balenciaga, Dolce & Gabbana, Celine ou Prada ne feraient en mieux. Aucune magnificence, aucune superbe. Rien qui ne soit vraiment digne de la Haute Couture.

On ne s'étonne donc pas que, depuis peu, émergent des marques qui proclament faire de la "Couture" mais pas de la Haute Couture... Et l'on s'étonnera encore moins que cela soit chez les toujours pragmatiques américains trouvant la Haute Couture un peu trop avant-garde et chère pour leurs goûts. Marchesa par exemple, maison créée par une anglaise aux US, se spécialise dans les robes de soirée faites sur mesure mais sans être affiliée au syndicat de la mode de Paris. La marque fait fureur auprès des célébrités américaines et on le comprend. Ces modèles sont faciles à comprendre, ils présentent suffisamment de dorures, broderies et autres chichis pour donner une impression - pauvre mais efficace- de prestige à 1/20ème du prix (et 1/100èmede la qualité aussi) des robes de Haute Couture.

La Haute Couture a du souci à se faire. Si certaines maisons sont récemment entrées dans ce cercle très fermé, pour ne citer qu'Armani privé ou Versace - qui n'a pu y retourner depuis quelques saisons en raison d'un remaniement des finances, il est évident que le futur de ce domaine est en jeu puisque de quelques 30 maisons il y a dix ans, désormais, l'on ne trouve plus que 10 maisons de Couture. Les donnes ont changé: la société a été modifiée en profondeur, notamment avec la disparition d'un certain "establishment". Mais le monde a besoin de splendeur et la Haute Couture est là pour prouver que l'on peut encore rêver de sublime. Les actrices sont là pour nous faire rêver lors de festivals et de remises de récompense.
En France d'ailleurs, nos ministres et femmes de peuvent également se permettre de porter de superbes tenues, certainement parce que c'est l'un des seuls pays ou cela est considéré comme soutien à l'industrie de son pays alors que dans les autres, ce serait perçu comme utiliser l'argent de l'état pour des froufrous... Je plains d'ailleurs les pauvres princesses suédoises qui, tous les ans au Prix Nobel arborent des tenues absolument sans intérêt, sans relief et dans les tons neutres, au pire pastels, au mieux, dans les tons noirs...

La Haute Couture doit perdurer. Elle inspire, elle élève vers le grandiose de la même manière que les cathédrales s'érigeaient en ode à la sublime divinité chretienne. La Haute Couture emploie de réels talents et pousse vers le raffinement. N'en déplaisent aux pragmatiques de ce monde, il y a de la place pour la beauté et cela nous rend chaque fois un peu plus humbles.

www.marchesa.com

Saturday 5 July 2008

LA débandade d'Aubade

On ne présente plus Aubade, l'un des grands Français de la lingerie fine. Depuis les années 90, la marque a assis sa réputation sur une campagne de pub on ne peut plus évocative et suggestive- les Leçons -, devenant ainsi la marque de sous-vêtements la plus connue de nos compagnons...

Aubade était une marque appartenant au métier noble de corseterie. Leurs produits étaient construits par des experts de la lingerie ayant survécu l'ère de l'industrialisation qui rationalisa et développa la fabrication de lingerie de masse. Par souci de rentabilité, ces marques décrétèrent que les tailles statistiquement minoritaires devraient disparaître de la distribution - faisant croire aux détentrices de bonnet D qu'elles pouvaient aussi bien porter du C de la taille au-dessus - et instiguant, selon moi, plusieurs générations de poitrines "escalopes" ( Voir illustration ci-dessous)...

Il s'agit de préciser que le maintien ne passe pas seulement par les tailles de bonnet (voir Fig A &Fig.B), mais aussi par la bonne taille de tour de poitrine.

On finit par oublier l'importance du maintien et l'intérêt pour la corseterie disparut. Selon une étude européenne réalisée dans les années 90, 70% des françaises portaient une mauvaise taille de soutien-gorge.

Aubade, Lejaby, Chantelle etc avaient continué de développer ce que j'appelle des "vrais soutien-gorges" mais avaient du mal à se sortir d'une image dépassée de soutien-gorges pour grand-mères. Mais dans les années 90, avec le canon de beauté des poitrines hypertrophiées en sillicone et l'émergence de marques telles que Victoria's secret, les marques de corsèterie reconnurent enfin l'importance de créer des balconnets en bonnets D sexy.

Aubade sut donc survivre à l'ère industrielle mais elle dût le céder à l'ère de la recherche du profit à outrance. Désormais, les actionnaires - comme vous et moi - ne se satisfont plus de faire des résultats honorables. Il s'agit d'aller toujours plus loin dans le profit, quitte à produire de la merde. Apparemment, pour Aubade la valeur marketing du produit a désormais plus d'importance que le produit.

C'est sans doute forte d'une image positive que la marque a délocalisé sa production en Tunisie pour parer à la concurrence asiatique. Le responsable Marketing - un homme qui n'aura jamais à connaître l'importance du maintien pour une poitrine plantureuse assura à un de mes amis qui l'avait rencontré que la qualité ne s'en ressentirait. En effet, selon lui, il suffisait de placer un bon chef de production pour perpétuer une grande qualité .

On comprend une telle décision de délocaliser; selon Daniel Carrière, PDG d'Aubade, "les coûts de façon en Tunisie sont deux à trois fois inférieurs à ce qu'ils sont en France". Il n'est donc que de s'auto-convaincre qu'un chef de production suffit... Mais le résultat est probant, à mes yeux en tout cas: si les coûts ont diminué, la qualité a baissé de plus du 1/3!!! J'ai été une fan de la marque depuis longtemps et savais que je pouvais acheter les yeux fermés. Aubade était une marque que je respectais. Un corsetier qui comprenait la femme moderne. Or désormais, je ne peux plus acheter... Leur choix de matériaux est catastrophique et grand nombre de leurs modèles rappellent ceux fabriqués en Asie mais qui se vendent moitié prix en Supermarché.

Il est un temps où les produits de prestige doivent trouver une alternative au galvaudage, quitte à augmenter les prix. Que serait la Haute Couture si elle produisait des produits de qualité H&M? Les ventes diminuaient alors la marque s'est dit qu'il fallait augmenter la marge sur leurs produits. Mais pourquoi ne vendaient ils plus? La concurrence chinoise? Mais franchement, quand on voit ces soutien-gorges aux matériaux polyester qui irritent et se desquament en moins de 6 mois, pourquoi Aubade se situe-t-il dans le même segment??? Pourquoi choisir la voie de la médiocrité au lieu de choisir celle de l'excellence? Pourquoi ne pas augmenter les prix mais mettre l'accent marketing sur la délicatesse d'un vrai métier?

La foule est à éduquer et, pour je ne sais quelle raison, certaines maisons choisissent de se soumettre à la médiocrité... Dommage mais Aubade ne figure plus sur ma liste de corsetiers mais plutôt de corsaire de la lingerie... Qu'en pensez-vous"?