Saturday 13 September 2008

Les 15 habits neufs de Victoria Beckham

À l’occasion des défilés du prêt – à – porter de New-York, les fashionista ont pu découvrir dans l'intimité d'un des salons du Waldorf, la collection de robes de Victoria Beckham.

Constituée uniquement de quinze robes de cocktail et robes du soir, la collection capsule, est plutôt simple, sans surprise et à l’image du style le plus récent de Victoria. Les robes sont moulantes à outrance et la longueur mi mollet exigent de porter des talons hauts pour rehausser la ligne. Néanmoins, les matériaux utilisés - soie, laine et organza par exemple - ainsi qu'une certaine attention portée aux détails rendent la collection un tantinet exclusive: corseterie interne légère, tailles soulignées par des bandes internes gros grain assurent la stabilité de ces tenues autrement plutôt délètères et diaphanes pour éviter les dysfonctionnements occasionnels, surtout pour les robes bustiers, un rayon auquel la jeune femme a certainement dû être confrontée.

Anticipant un scepticisme réel, Victoria - arborant pour l'occasion une nouvelle coupe hyper courte qui fit presque autant sensation que sa collection - affirme bien en être la créatrice: "J'y ai travaillé pendant 34 ans" et d'ajouter "J'ai toujours voulu être une créatrice de mode. Mais les Spice Girls sont arrivées, ce qui m'a ouvert bien des portes mais qui, soyons honnêtes, m'en a fermées aussi beaucoup.". On n'en doute pas...

Malgré tout, la collection est plutôt sans éclat et énormément inspirée des tenues de créateurs reconnus et établis arborées par elle au cours des derniers mois. Ainsi, d'une certaine manière, à cause de la consistance des silhouettes, il pourrait bien plus s'agir d’un style / signature plutôt qu’un réel travail de création.

Aussi, dans le détail, les robes ressemblent étrangement aux ouvrages de Roland Mouret dont la nouvelle griffe 19RM a été récemment acquise par le britannique Simon Fuller, le manager qui a aussi créé DVB, la marque du couple Beckham. La robe bleue semble faite du même matériel que la robe RM que le créateur a réalisée pour sa récente collection londonienne, une autre rappelle les détails de la robe Galaxy que l’on ne présente plus.

Les robes sont de bon goût, présentent une certaine classe et ont un accent intemporel. Si la collection est déclinée jusqu’à la taille 46, on doute néanmoins que seules les silhouette sylphides se permettront de porter avec grâce ces créations.

L’intérêt et la légitimité de cette collection dans le monde de la mode restent discutables. Ses robes sont plutôt haut de gamme en termes de prix puisque la robe la moins chère se vendra à 900€ dans les magasins chic, les plus chères sont à 1500€, soit le prix d’une robe prêt-à – porter Chanel, mais la collection de Victoria ne peut vraiment pas se mesurer à la valeur créative du grand Karl Lagerfeld…

Il sera donc intéressant de suivre l’évolution de cette graine de marque et voir si, à l’instar de son instigatrice, la marque DVB peut s’élever vers le haut de gamme ayant été à l’origine destinée à un marché de masse composé d'une clientèle relativement populaire avide d'émuler un footballeur d'origine modeste et d’une chanteuse pop. Apparemment, les acheteurs de grands magasins vont également vérifier la température. La directrice de mode du grand magasin chic Harvey Nichols, Averyl Oates aurait dit: "C'est sophistiqué, aisé et commercial" mais d'ajouter "Il sera intéressant d'observer comment cela va évoluer" ; preuve que la pérennité dans le monde de la mode ne se juge pas le temps de la chanson "Wannabe".

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