Stratégies de Mode

La semaine des défilés vient de s'achever à New York. Du haut de ses 90 marques, New York veut s'imposer comme étant l'une des grandes capitales de la mode.

Pourtant, à y regarder de plus près, le taux de rotation et de disparition sur la scène New Yorkaise est énorme. Cette saison marque notamment l'absence de Imitation of Christ, une marque créée en 2000, vendant des pièces vintage dans un chaos vestimentaire qui se voulait original et subversif. Cela dit, d'une part, avec des prix à 4 chiffres et des collections soi-disant tellement avant-garde que personne n'y comprend rien, la marque est en effet ambitieuse. Mais devrais-je employer le passé? Qu'est-il advenu de Imitation of Christ?

Bien entendu, cette marque est l'une de celles qui a été médiatisée le plus mais qu'en est-il de celles qui défilent aujourd'hui? par exemple, qui connaît Vena Cava? Qui va acheter les vêtements de Yeohlee? Qu'est-ce qui fait leur spécificité.

Et c'est bien ce qui est intriguant dans cette affaire: qui croit suffisamment en Yeohlee (voir image de droite ci-dessus) par ex.- qui est à mon avis, une piètre copie de ce qu'ont fait Calvin Klein, Donna karan etc - pour financer un défilé dont le coût moyen est de €40.000? Combien de vêtements faut-il que cette marque vende dans les 5 prochaines années pour rentabiliser cet investissement( avec des défilés 2 fois par an)? Et si Yeohlee vend à prix fort ses créations, n'y -a-t-il pas un énorme risque que les gens leur préfèrent Calvin Klein et Donna Karan justement?

Appelez-moi traditionaliste ou réac, mais il n'y a pas si longtemps que cela, les créations du prêt-à-porter avaient une valeur plus grande que le simple fait d'exister. Aujourd'hui, trop de marques sont créées pour la valeur mercantile au détriment de la création. Quand Sonia Rykiel ou Jean Paul Gaultier créent, ils le font sur des bases de création intrinsèques: ce sont des créateurs qui ont du talent.

Aujourd'hui, tout le monde veut s'improviser designer et, quand bien même certains ont du talent, la plupart ne font que reproduire ce que les Vivienne Westwood, les Jean Paul Gaultier, les Armani ont déjà fait.

Si Nietzsche était vivant, il écrirait sur la mort de la mode...